Synode national à Orléans
par
À Orléans, l’ERF planche sur sa politique « jeunesse » au cours du weekend de l’Ascension.
L’Église réformée de France (ERF) y réunit son synode national au cours de ce long week-end de l’Ascension. « D’une cerntaine manière, on enterre notre vie de synode », lance avec humour Laurent Schlumberger, président du Conseil national de l’ERF. De fait, dès l’an prochain, luthériens et réformés, engagés dans un processus d’union qui devrait aboutir à une Église unie en 2013, auront un synode commun. Mais l’heure n’est pas à la nostalgie. L’essentiel des travaux du synode sera consacrée à la politique « jeunesse » de l’ERF. Comme beaucoup d’autres Églises chrétiennes « historiques », l’ERF a un « déficit » certain en matière de pyramide des âges. Laurent Schlumberger le reconnaît volontiers, pointe aussi les handicaps de l’ERF, par exemple une approche plus intellectuelle qu’émotionnelle. Malgré tout, il y a, selon les instances dirigeantes, des signaux encourageants. En 2009, à Lyon, le Grand Kiff avait connu un réel succès. Une deuxième édition du Grand Kiff devrait se tenir en 2013. Le 28 mai, le rassemblement régional de l’ERF à Toulon a été très prisé ; mille personnes y ont assisté alors que les organisateurs en attendaient entre trois cents et quatre cents. « J’y ai vu pas mal de jeunes », souligne Laurent Schlumberger. Réfléchir, définir (ou redéfinir) son action à destination des jeunes, telle est donc la volonté affichée. L’une des questions sera sans doute celle des liens avec les mouvements de jeunesse, tout particulièrement le scoutisme unioniste qui fête cette année le centenaire de sa création. Traditionnellement, il apportait ses « cadres » dirigeants au protestantisme français.
Compétence biblique
« Nous attendons de voir ce qui va se discuter et se décider. L’ERF est notre plus gros partenaire. Nous sommes présents dans plus d’un quart des paroisses, souvent parmi les plus importantes », commente, de son côté, Vincent de Falguerolles, président des EEUdF (Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France). Ces dernières années, le mouvement scout s’est réenraciné dans son identité protestante, a remis l’accent sur la dimension spirituelle. « Pour notre part, nous attendons que l’ERF puisse nous accompagner dans notre projet spirituel, notamment grâce à sa compétence biblique », poursuit Vincent de Falguerolles. Pour l’ERF, les chantiers ne manquent pas : actions après le parcours de catéchèse, milieu étudiant… Cette réflexion à l’égard de la jeunesse, l’Église souhaite l’inscrire dans une dimension intergénérationnelle. « Notre époque a tendance malheureusement à séparer les générations », pointe Laurent Schlumberger. Au terme de la première année de son mandat, le président du Conseil national devrait aussi dresser un état des lieux. Là aussi, plutôt optimiste. Laurent Schlumberger répète souvent que l’ERF se porte mieux qu’on ne le dit. Pour preuve, il avance ainsi que 40 % des conseillers presbytéraux, un engagement pourtant exigeant, ont été renouvelés.•
Bernadette Sauvaget (Réforme du 2 juin 2011)
Commentaires